13 ans après la sortie du mythique Left 4 Dead, et 12 après celle de Left 4 Dead 2, Turtle Rock studios revient à ses premières amours avec Back 4 Blood, un nouveau titre qui vise à plonger le joueur au milieu de hordes de zombies, avec des gros flingues et 3 potes pour tenter de survivre entre deux safehouses. Reste que depuis les années 2000, le genre a été largement exploité, et on se demande bien ce que ce nouveau titre va pouvoir apporter. Réponse dans notre test !
Si vous avez joué à la série Left 4 Dead, ou à l’un de ses nombreux clones qui ont émaillé la scène vidéoludique ces dernières années, vous ne devriez pas être trop dépaysés par Back 4 Blood. Qu’il s’agisse de World War Z, de Killing Floor, ou encore des spin-off Nazi Zombie Army de la série Sniper Elite, tous ont repris peu ou prou la même recette. Il s’agit donc de faire traverser une série de niveaux à une équipe de quatre joueurs, en proposant des refuges à intervalles réguliers, afin de pouvoir se soigner, refaire le plein de munitions, et d’améliorer ses flingues. Rajoutez là-dessus un scénario plus ou moins prétexte, et l’aventure peut commencer. Sur le plan technique, deux véritable défis sont présents : pouvoir afficher un maximum d’ennemis simultanément pour renforcer l’aspect de vague qui va submerger le joueur, et faire la part belle au gore avec des litres de ketchup qui giclent partout, du démembrement à gogo, et des montagnes de cadavres une fois le boulot terminé, afin de valider le sentiment de toute-puissance du joueur, après l’avoir fait douter lors de chaque attaque. L’avantage de ce genre de titre, c’est qu’il permet bien sûr de faire de grosses économies au niveau du développement de l’I.A. (chose qui coûte habituellement assez cher) puisque les zombies, c’est forcément con.
Kernkraft 400
Le corollaire de l’Intelligence artificielle ennemie débile, c’est que, en général, celle des bots qui remplacent les joueurs en cas de jeu solo, ou si l’équipe est incomplète, ne vole pas plus haut. On ne va pas faire durer le suspense plus longtemps, dans Back 4 Blood, on comprend rapidement que l’IA alliée n’a pas fait l’objet de grosses dépenses. En clair, si vous savez jouer, vous pourrez survivre au mode de difficulté facile, éventuellement en moyen (mais là vous êtes vraiment chaud), tandis que le mode hard sera tout bonnement hors de portée. On ne va pas dire que ce constat nous choque, mais c’est tout de même un peu dommage. Néanmoins, l’expertise de Turtle Rock s’articule presque exclusivement sur les FPS compétitifs (Evolve, Counter-Strike : Condition Zero) et coopératifs, les bots n’étant là que pour boucher les trous. D’ailleurs, puisqu’on parle de difficulté, autant vous prévenir tout de suite, celle de Back 4 Blood est particulièrement mal dosée. Le mode Easy ressemble à une sympathique balade avec des fusils et de la chair qui vole en l’air (parfait pour débuter, où se défouler sans se prendre la tête, ceci-dit), tandis que le mode Normal est tout de suite plus relevé. Impossible de s’en tirer sans une bonne équipe qui communique et qui joue intelligemment. Enfin, le mode difficile s'avère incroyablement hardcore. Pour espérer survivre, il faudra avoir une équipe soudée, rôdée, et optimiser au maximum son équipement et ses cartes.
Bienvenue à Zombieland
Car oui, la grosse nouveauté de Back 4 Blood est d’introduire un système de deck de cartes qu’il va falloir établir afin d’octroyer certains buffs à notre personnage. À force de jouer, on gagne des points qu’on pourra dépenser chez un vendeur situé dans le hub du jeu, ce qui va nous permettre de débloquer moult contenus, dont de nouveaux opérateurs (quatre sur huit initialement disponibles), mais surtout de nouvelles cartes afin de garnir notre deck, et de l’optimiser. Concrètement à chaque niveau (sur la trentaine que compte l’aventure), on va pouvoir équiper des cartes afin de renforcer certaines compétences de notre personnage, et ainsi avoir plus de vie, des déplacements plus rapides, plus de stamina, trouver plus de thunes, ou encore avoir des dégâts améliorés sur le fusil à pompe. Le hic, c’est qu’à chaque mission le jeu va également tirer des cartes pour les ennemis, et on devra ainsi faire face à des débuffs. Cela peut aller de plus de gros zombies, à des ennemis plus résistants, en passant par la présence de brouillard sur la map, ou toute autre joyeuseté. Si on peut se permettre d’ignorer tout cela en difficulté facile, il faudra adapter sa façon de jouer en Normal, et carrément élaborer un deck spécifique lorsqu’on joue en Hard si on veut avoir une chance de survie. Il faut aussi adapter ses decks au personnage qu’on choisit de jouer. En effet, les huit personnages ont des bonus différents, et avoir des cartes adaptées permet de maximiser ses capacités.
I feel so good i feel so numb
Problème sur Back 4 Blood : il faudra obligatoirement aller jouer en multi pour pouvoir profiter pleinement du système. En effet, le jeu en solo bloque totalement la progression, et n’accorde aucun point de supply, ce qui empêche de débloquer des cartes, ou les personnages verrouillés. Bref, vous l’avez compris, si vous êtes un joueur du type asocial, il faudra en passer par une petite introspection si vous voulez vraiment profiter à fond du dernier titre de chez Turtle Rock. Une fois en jeu, on n’est pas vraiment dépaysés, avec un bestiaire qui est quasiment une copie carbone de celui qu’on a pu croiser dans Left 4 Dead, même si l’ensemble est toujours efficace. Chaque famille de zombie a ses propres vices, ses petites faiblesses, et certains sont plus dangereux que d’autres. Le jeu nous met aussi face à des mini-boss qu’il faudra défoncer pour obtenir des récompenses plus juteuses une fois de retour à la safehouse. Bien sûr, on peut aussi opter pour l’option foie-jaune et traverser la plupart des niveaux au pas de charge, en esquivant au maximum les affrontements. Ces derniers sont d’ailleurs assez dirigistes, même si on a pu croiser quelques zones un peu plus ouvertes qui ont fait notre bonheur, notamment lorsqu’on doit éradiquer des nids des parasites. L’arsenal aussi est une source de joie, avec une sélection de tromblons pleine de bon sens. On y trouve pléthore de pistolets, fusils d’assauts, pompes et armes blanches afin de pouvoir exterminer la racaille mort-vivante.
What’s in your head ?
Chaque arme dispose de plusieurs slots pour y équiper des accessoires qu’on va trouver en fouillant dans les niveaux, ou en allant dépenser nos thunes chez le marchand (une caisse en fait) qui se trouve dans chaque safehouse. Chargeurs, crosses, pointeurs lasers et autres optiques de visées sont disponibles en plusieurs qualités en fonction du boost statistique apporté à notre arme. L’inconvénient, c’est que lorsqu’on trouve une arme, cette dernière peut déjà être équipée de plusieurs trucs qu’il sera impossible d’enlever, et qu’on ne pourra que remplacer s’ils ne nous conviennent pas. On pense à ce fusil à pompe avec une lunette de sniper X40 (totalement inutile et qui nous oblige au hipshot) ou à ce Desert Eagle, lui aussi équipé du même appendice. En craquant de l’oseille, on pourra aussi acheter des buffs d’équipe, afin que toute l’équipe ait un peu plus de vie, que l’on puisse porter plus de trousses de soins, ou plus de gadgets (kits de serrurier, défibrilateurs) et plus d’armes de lancer (grenades, molotovs). Encore une fois, en mode Easy, on se fera plaisir sur une nouvelle crosse, tandis que ce genre de comportement égoïste sera une condamnation à mort dans la difficulté la plus haute. Un dernier mot sur la technique du jeu. Globalement ce Back 4 Blood est plutôt sympathique, même si on ne risque pas la fracture de la rétine. La compatibilité avec le DLSS permet un jeu hyper fluide quel que soit votre matos (à condition d’avoir un GPU RTX bien sûr), mais on regrette tout de même l’utilisation de Denuvo qui a forcément un impact sur les performances. Le pire, c’est que ce DRM intrusif ne se justifie que pour protéger le jeu solo en hors-ligne, or cette activité ne permet pas de débloquer le moindre contenu. Bref, à nos yeux, la présence de Denuvo est un tantinet abusive.